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FILMS D'ART expérimentations curieuses . . .

🇬🇧 ENGLISH VERSION : In the construction of my pictorial and sculpting work, the subject of the horse subject is a powerful catalyst and the idea of movement that it embodies is predominant. Whatever technique I am working in, the challenge as an artist is a continual fight against immobility despite the spatial nature of my plastic work. In my art, the horse is pantocrator, omnipotent, omnipresent. It is not the decorative pedestal found in genre painting or classic equestrian portraits. He is the central subject and becomes catalyst and spearhead of all the emotional expressions that I lend to him. When creating a plastic work, body is the artist’s main tool. The idea goes from brain to hand. The artist takes this idea to tangible reality. During the act of creation, the body and the mind are united in a common goal in a form of trance that I wanted to illustrate through small short films.

🇫🇷 VERSION FRANÇAISE : Dans la construction de mon travail pictural et en volume, s’il est évident que le sujet cheval est un catalyseur puissant, l’idée du mouvement qu’il incarne est prédominante. Quelque soit la technique utilisée il s’agit de maintenir intacte la fièvre de cette lutte continuelle contre l’immobilité malgré la nature spatiale de mon travail plastique. Dans mon travail, le cheval est pantocrator, omnipotent, omniprésent. Il n’est pas le piédestal décoratif que l’on retrouve dans la peinture de genre ou les portraits équestres classiques. Il est le sujet central et devient catalyseur et fer de lance de toutes les expressions émotionnelles que je lui prête.
Lorsque l’on crée une œuvre plastique, le corps est l’outil principal de l’artiste. L’idée chemine du cerveau à la main. L’artiste fait passer cette idée à une réalité tangible. Durant l’acte de création, le corps et l’esprit sont unis dans un but commun en une forme de transe que j’ai souhaité mettre en image par le biais de petits courts-métrages.


 

L'ÉCUME DES SONGES / FOAM OF DREAM

EQUUS UCHRONIE

Présenté en introduction de l’exposition éponyme au Centre des Enclos Paroissiaux à Guimiliau en 2019, ce premier court métrage illustre la genèse des œuvres exposées. Sorte de haïku filmique, contemplatif, le spectateur pourra suivre en caméra subjective mon regard, les visions que j’ai recueillies lors de mon passage en Pays de Landi ainsi que mon imprégnation avec les paysages et les éléments naturels.
Personnage principal et monumental, le cheval breton occupe l’espace. Sa présence quasi monolithique semble faire corps avec le territoire qu’il occupe. Ainsi, pendant plusieurs mois son aura s’est invitée dans l’atelier qu’il a possédé tout entier.
La notion de possession m’est familière et je l’ai souvent exploitée dans mon travail. En effet, si l’œuvre d’art m’appartient toute entière pendant sa « naissance », je sais qu’au premier regard extérieur j’en serais dépossédée, tout simplement car elle existera ainsi hors de ma propre conception. Si je peux en contrôler sa corporalité, je ne peux en contrôler la réception par l’observateur extérieur. J’aimerais à travers ce film tenter d’illustrer ce moment où l’œuvre n’appartient qu’au dialogue intérieur de l’artiste.

La seconde partie du film s’invite dans le ventre de l’atelier afin de suivre mes mains et mes gestes en cours de création. Différentes phases de travail liées aux multiples matériaux utilisés pendant l’élaboration des œuvres y sont illustrées.

La bande sonore est composée de deux morceaux que j’ai joués à la harpe celtique. La harpe est un instrument lié à la culture bretonne. Il s’agit d’une improvisation inspirée par la musique médiévale ainsi qu’un morceau issu de la bande originale du film « Le cheval venu de la mer » par Patrick Doyle, arrangé par Leonie Clouvel.

 

" Mes jambes m’avaient menées vers la fête foraine qui se tenait dans le centre ville. Je marchais parmi les passants, baguenaudant de manèges en manèges. La musique joyeuse et tournoyante des carillons était de plus en plus forte et l’odeur de sucre, enivrante. Je m’arrêtais un moment en face d’un magnifique carrousel en bois sculpté. Une plaque en bronze mentionnait que ce manège avait été construit en 1876 par Charles I. D. Looff, un ébéniste danois. Je fus abasourdie par la magnificence des sculptures animalières qui virevoltaient devant moi. Les chevaux étaient de grande taille, leur belle bouche expressive émettaient un hennissement silencieux. Les courbes et contre-courbes de leur encolures en col de cygne conféraient race et sang céleste à ces coursiers royaux. C’est à ce moment, en pleine admiration, que je fus frappée en plein coeur par une terreur qui m’était inconnue… Les chevaux du carrousel tournaient… tournaient… de plus en plus vite… L’orgue de barbarie égrena une, puis deux, puis trois fausses notes stridentes et précipitées… Le flou généré par le mouvement cyclique troubla ma vue, les couleurs devinrent discordantes… L’odeur sucrée fut pervertie par une exhalaison acide. J’eu l’impression de voir le monde se ternir et perdre toute harmonie, comme si, vidé de sa substance vive, ne restait que la carcasse débile et meurtrie d’un négatif vieilli par le temps… Le Temps… C’est à cette pensée qu’il apparu. Vision furtive qui fit basculer ma psyché… Je peine à le décrire… Le Temps semblait avoir perdu sa raison… Il avait vieilli prématurément cette apparition… Rouillé dans un futur infernal, il n’avait de cheval que la forme brute… Des ensembles organiques semblaient soudés à des mécanismes affolés. Oxydé, altéré, ruiné, cet obsédant automate cliqueta sa longue tête osseuse vers moi. Sa présence terrible me submergea. Puis, un déploiement de cuir occulta ma vison. Le temps avait perdu sa lucidité et un futur déliquescent s’était manifesté. J’avais traversé le non-temps. Ne restait plus que le joli cheval de bois sculpté, me souriant de sa grande bouche molle, un peu triste. "

Equus Uchronie, Sara Viguié, Le 2 juin 2018 Sculpture : bronze - bois - métal par Sara Viguié FOXA

Fonte : Fonderie ROSINI Film : Sara Viguié FOXA

Musique : SQUIDHEAD

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UN CAVALIER POUR KATELL / HELL RIDER

J’ai depuis plusieurs années le désir d’utiliser l’art de l’animation, la nature temporelle de l’image mouvante pour illustrer mon propos artistique. Cela me permet de passer du mouvement suggéré mais toujours fixe à une forme d’expression artistique qui crée l’illusion d’images en mouvement. Ainsi, l’animation réalisée pour ce court-métrage est le résultat d’un assemblage de plus de 200 petites croquades réalisés à la main. Le passage du film à l’animation marque l’arrivée du surnaturel dans l’histoire.
En effet, ce court-métrage livre une interprétation personnelle de la légende de Katell Gollet, que j’ai vue représentée sur les calvaires de Guimiliau et de Plougastel-Daoulas. Le diable du calvaire de Plougonven m’a également laissé une forte impression. Ils ont inspiré la réalisation d’un bas-relief sculpté intitulé « UN CAVALIER POUR KATELL ».

Les prises de vues ont été réalisée par moi-même et Morgane Le Baquer pour les vues des calvaires.
Le cheval qui a inspiré la sculpture est un breton utilisé en travail de débardage, propriété de Vincent Seité.


 

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